Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La Turquie tenterait-elle de monnayer la libération d'Allemands détenus sur son sol contre des chars made in Germany ? Dans une interview au magazine Der Spiegel, le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel qui reçoit ce samedi son homologue turc Cavusoglu sur ses terres à Goslar souligne que les relations des deux pays ne peuvent pas s'améliorer tant que des Allemands restent détenus en Turquie.
Et Gabriel d'ajouter : Cela ne changera pas tant que le cas de Deniz Yücel n'aura pas été réglé. Le journaliste germano-turc correspondant sur place du quotidien Die Welt est en prison depuis dix mois et accusé de propagande terroriste.
La déclaration de Sigmar Gabriel signifie-t-elle qu'une libération du journaliste emprisonné pour permettre à des exportations militaires interrompues de reprendre ?
L'entreprise allemande Rheinmetall avait créé une filiale commune avec une société turque en 2016 pour développer un char. Tout a été bloqué depuis avec la détérioration de la situation en Turquie.
Des députés allemands à droite comme à gauche dénoncent déjà un accord qui se ferait au détriment des principes défendus par l'Allemagne alors que la situation des droits de l'homme en Turquie reste critiquable.