Autriche: l’annonce du nouveau gouvernement agite les réseaux sociaux

Le nouveau gouvernement de coalition autrichien, qui réunit la droite et l'extrême droite, a prêté serment ce lundi 18 décembre à Vienne. Sebastian Kurz, le jeune leader des conservateurs a été investi chancelier, tandis que Heinz-Christian Strache, le chef de l’extrême-droite, est devenu officiellement vice-chancelier. Son parti, le FPÖ, a obtenu les trois principaux ministères régaliens, ce qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux.

De notre correspondante à Vienne,

Tout le week-end, le hashtag #schwarzblau a animé les réseaux sociaux autrichiens. Ce hashtag désigne le nom de la coalition entre conservateurs et extrême droite : l’alliance noir-bleu, les couleurs des deux partis. Le sujet le plus commenté concerne évidemment l’attribution des ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères au FPÖ. Cette concentration des pouvoirs inquiète les collectifs citoyens et les associations. L’ONG SOS Mitmensch s’est ainsi inquiétée sur Facebook que « l’utilisation de la force soit le monopole d’extrémistes ».

Sur les réseaux sociaux autrichiens, le programme de ce futur gouvernement a également été très commenté. En effet, en plus de l’annonce du gouvernement le week-end dernier, Sebastian Kurz et Heinz-Christian Strache ont présenté leur feuille de route pour les cinq prochaines années : leur Regierungsprogramm, hashtag très repris sur Twitter. Certaines mesures ont été très commentées, notamment l’abandon de l’interdiction de fumer dans les restaurants. C’est un « retour en arrière » selon Christian Kern, le chef du parti social-démocrate, qui a publié une vidéo très critique sur Facebook.

Les partis européens d’extrême droite ravis

Après l’annonce du nouveau gouvernement autrichien, de nombreuses réactions sont venues d’Europe, notamment en Angleterre, en Allemagne et en France. Le parti socialiste français a ainsi dénoncé « un gouvernement rétrograde » sur Twitter.

A l’inverse, les partis européens d’extrême droite ont abreuvé de félicitations le nouveau gouvernement. De Marine Le Pen en France, à Geert Wilders aux Pays-Bas en passant par Nigel Farage au Royaume-Uni. Ce dernier fait référence dans un tweet à l’attitude européenne en 2000 : l’UE avait alors sanctionné l’Autriche car le FPÖ était entré au sein d’un gouvernement piloté par les conservateurs. « On est aujourd’hui dans la même situation, écrit-il, et personne ne dit rien. L’euroscepticisme est désormais courant. »

Pour l’instant, les institutions européennes sont effectivement plutôt silencieuses. Il faut dire que Sebastian Kurz a tenu à rassurer l’Europe en affirmant qu’il n’y aurait pas de référendum sur une possible sortie de l’Autriche de l’Union européenne. Une information reprise de nombreuses fois sur Twitter.

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