Avec notre envoyée spéciale à Mandra, Charlotte Stiévenard
Dans la rue principale de Mandra, la boue a tout envahi. Un camion citerne est venu s'encastrer dans un mur après avoir dérivé sur plusieurs centaines de mètres. Maria, une avocate, sort d'une pièce méconnaissable. C'était son bureau. Elle a perdu huit ans de travail. « Mes bibliothèques flottaient, dit-elle. Elles se sont retrouvées dehors, mes bureaux, mes fichiers. Mes archives ont été totalement détruites. »
Un peu plus loin, un homme se tient devant un grand hangar sans portes. En réalité, c'était son magasin de peinture. Sans baie vitrée, et sans marchandises désormais. Comme beaucoup d'autres habitants, Thanasis Palistathis a une explication à cette coulée de boue soudaine : « c'est la faute des rivières. Ils les ont toutes fermées avec des constructions. C'est ça le vieux problème qu'il y a ici. La rue devant, dans le temps, c'était une rivière qui descendait. Maintenant, des maisons l'ont fermée, l'espace a été réduit, donc c'était inévitable. »
Le développement de la zone a eu lieu il y a une cinquantaine d'années. Le Premier ministre Alexis Tsipras s'est rendu sur place après la catastrophe. Il a parlé de déficit dans les infrastructures et l'aménagement du territoire. Un phénomène qui concerne aussi d'autres parties du pays, selon lui. Et de nouvelles pluies sont à prévoir jusqu'à samedi.