Un succès d’estime. C’est ce qu’on peut dire du mouvement de protestation lancé par l’opposant Alexeï Navalny, le jour des 65 ans de Vladimir Poutine et qui a traversé toute la Russie.
A Moscou, la manifestation prévue a été interdite, raison pour laquelle les contestataires s’étaient donné rendez-vous pour de simples promenades au cours desquelles ils ont bien entendu réclamé davantage de concurrence politique à moins de six mois de l’élection présidentielle, explique notre correspondant dans la capitale russe, Jean-Didier Revoin.
Deux responsables de l’équipe de campagne d’Alexeï Navalny ont été arrêtés avant le début des manifestations, et l’ONG OVD-Info rapporte plus de 60 arrestations à Saint-Pétersbourg et plus de 270 dans tout le pays.
En revanche, à Moscou, où plus d’un millier de manifestants ont été dénombrés, aucun débordement notoire n’a été constaté en dépit du déploiement d’importants effectifs de police.
Défilé au cœur de Saint-Pétersbourg
« Poutine, voleur », « Liberté pour Navalny » ces slogans ont retenti durant toute une partie de la soirée de les rues de Saint-Pétersbourg, rapporte notre envoyé spécial Daniel Vallot. Les manifestants pro-Navalny sont jeunes pour la plupart, entre 16 et 25 ans. Et tous réclament la même chose : qu’Alexeï Navalny puisse participer à l’élection présidentielle de 2018.
« La seule chose qu'on veut, c'est que quelque chose change, explique cet étudiant en langues étrangères. Que les choses changent et que les autres gens de Russie et l'Etat nous entendent. C'est tout. Après 18 ans de pouvoir pour Poutine, il faut changer. Je pense qu'il y a un grand sentiment de colère, on est nombreux. Et on espère que Poutine nous entendra et que quelque chose changera. »
Purgeant actuellement une peine de 20 jours de prison pour appel à des rassemblements interdits, Alexeï Navalny démontre qu’il reste en mesure de mobiliser des milliers d’opposants à travers le pays.
Reste à savoir si cela suffira pour inciter les autorités à le laisser se présenter à l’élection présidentielle de mars prochain, sachant qu’une condamnation pour détournement de fonds datant de février dernier le lui interdit, conformément à une disposition du droit russe.