La justice a ouvert plusieurs enquêtes à l'encontre des « Mossos », les policiers catalans, accusés de ne pas être intervenus avec zèle pour faire respecter la consigne du gouvernement de Madrid et empêcher les opérations de vote.
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a remercié les policiers anti-émeute et ceux de la garde civile espagnole, qui ont tenté d'empêcher les opérations de vote. « Aujourd'hui, il n'y a pas eu de référendum d'autodétermination en Catalogne. L'Etat de droit reste en vigueur avec toute sa force », a déclaré le dirigeant conservateur lors d'une allocution télévisée.
Confiscation des urnes
Après des face à face tendus dans la rue, entre Catalans qui souhaitaient voter et ceux qui voulaient défendre pacifiquement les bureaux de vote, après avoir chassé les électeurs en utilisant des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, sans hésiter à les frapper parfois, la garde civile espagnole a commencé à s'emparer méthodiquement des urnes.
Près de 300 bureaux de vote ont été fermés, selon les autorités catalanes. Parfois même, les membres des forces de l'ordre ont fait irruption cagoulés dans les bureaux encore ouverts, pour arracher les urnes. Plus de 800 personnes ont été blessées, disent les Catalans, un chiffre que la presse nationale espagnole confirme en partie.
On a pu voir des scènes d'une grande violence diffusées sur les réseaux sociaux et de nombreux témoignages en font également état, y compris ceux des observateurs étrangers, une trentaine, présents à Barcelone dimanche.
Une quarantaine d'organisations syndicales, politiques et sociales de Catalogne ont lancé dimanche un appel à la grève générale dans la région pour mardi, en réaction à l'intervention de l'Etat espagnol pour empêcher le référendum d'autodétermination interdit.
Andres est un Allemand qui ne votait pas mais qui accompagnait sa femme catalane au bureau de vote dimanche matin. Il a été battu par les policiers. Il a des contusions au visage et il témoigne au micro de Béatrice Leveillé, envoyée spéciale de RFI à Barcelone.