Avec notre correspondant à Dublin, Julien Lagache
Les organisateurs de la manifestation en faveur du droit à l'avortement espèrent rassembler plus de 30 000 participants cette année. Un chiffre historique pour le mouvement qui pourrait alors revendiquer une dynamique, mais pas le nombre car du côté des anti-avortement, ils étaient plus du double à défiler cet été en faveur du 8e amendement.
Sauf que les mobilisations ne disent pas grand-chose des évolutions de la société irlandaise : près de trois personnes sur quatre souhaitent un droit à l'IVG pour les femmes victimes de viol ou d'inceste, mais une large majorité refuse un droit plein et inconditionnel. Une tendance à l'ouverture plutôt mesurée.
Et la sphère politique n'est pas en reste. Le jeune Premier ministre estime qu'en l'état la législation est trop restrictive, mais il rejette l'idée qu'un enfant à naître ne devrait disposer d'aucun droit.
Leo Varadkar, premier chef de gouvernement ouvertement homosexuel du pays, avait été en première ligne lors du référendum sur le mariage pour tous voté à 62% en mai 2015. Les pro-avortement entendaient capitaliser sur le succès de ce scrutin pour rallier l'opinion sur la question de l'IVG. Ils s'inquiètent aujourd’hui de voir les autorités camper sur des positions plus conservatrices.