Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les Allemands vont-ils regretter leur policier du dimanche soir ? Les 97 minutes proposées par Angela Merkel et Martin Schulz offraient le même suspense qu’une fête de famille harmonieuse. Les deux protagonistes se respectent et ont évité les attaques frontales. La grande coalition qui associe leurs deux partis au pouvoir explique aussi un débat des plus sages.
Les désaccords étaient dans les nuances. Martin Schulz a par exemple reproché à Angela Merkel de ne pas avoir suffisamment consulté ses voisins européens il y a deux ans durant la crise migratoire. Le patron du SPD, plus ferme, veut un arrêt immédiat des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.
« Notre avenir passe par l’Europe avec nos amis pour une société qui oeuvre à plus de justice, plus de solidarité, de sécurité et de paix dans le monde. Je me suis battu toute ma vie pour cette idée d’une Allemagne européenne dans une Europe forte », a dit Martin Schulz.
Sur les questions internationales, de migration, de sécurité intérieure et économiques, des nuances encore une fois séparent les deux candidats. Angela Merkel qui n’a pas été bousculée a demandé à la fin du débat aux Allemands de lui renouveler leur confiance : « Je veux travailler avec mon expérience des dernières années et ma curiosité pour les défis de demain à préparer notre avenir, pour vous, avec vous. Je vous demande de me faire confiance. Merci et bonne soirée ».
Les téléspectateurs ont jugé dans des sondages à chaud Angela Merkel plus convaincante.