Le candidat Martin Schulz tente de convaincre les téléspectateurs allemands

En Allemagne, la campagne électorale a véritablement démarré ce week-end à six semaines des prochaines élections, avec en vedette, Martin Schulz. Le challenger d'Angela Merkel était l'invité des chaînes de télévision publique ZDF et privée RTL. Un seul débat entre les deux principaux candidats est prévu pour le 3 septembre.

Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux

Deux émissions de formats différents et un succès inégal pour Martin Schulz, sur la défensive face aux questions de Thomas Walde, sur la chaîne de télévision publique ZDF, dimanche soir. Confronté aux contradictions du SPD, le candidat a assuré sans grande conviction qu’il sera bien le prochain chancelier allemand alors que 14 points le séparent toujours de sa rivale Angela Merkel.

« Je compte bien sur le fait que j'ai une bonne chance de diriger le prochain gouvernement, il ne faut pas oublier qu'il reste six semaines de campagne », a-t-il lancé.

Le candidat social-démocrate a tenté de relativiser le bilan d'Angela Merkel, qui fait campagne sur le thème d'une Allemagne où il fait bon vivre.

« L'Allemagne se porte bien, c'est vrai. Grâce aussi aux nombreux éléments de politique sociale-démocrate reprise par le gouvernement ; grâce aussi à la philosophie du partenariat social, cette répartition du pouvoir au sein des entreprises entre capital, syndicats et salariés. Le fait que tout se passe en Allemagne sur un pied d'égalité au sein des entreprises, c'est un facteur de stabilité. C'est un côté de la médaille. Mais quand on dit, l'Allemagne va bien, ça ne veut pas dire que les choses vont bien pour tous les Allemands, a-t-il souligné. Je veux que le plus de gens possible aillent bien dans ce pays. C'est pourquoi nous devons devenir à bien des égards meilleurs. Prenez la politique d'éducation, prenez l'investissement dans la recherche et le développement, les retards pris dans le domaine du digital. Sur tous ces points, nous sommes loin derrière de nombreux pays dans le monde et en Europe. »

Sur RTL, en fin de soirée, Martin Schulz présente un tout autre visage face aux questions des téléspectateurs. Empathique, à l’aise avec les petites gens, il rassure tour à tour une retraitée de Leipzig, exaspérée de l’insécurité au pied de son immeuble, un policier de Potsdam écœuré de gagner moins que ses collègues de l’ouest 25 ans après la chute du mur et un réfugié afghan de 20 ans bien intégré mais promis à l’expulsion par les autorités régionales bavaroises.

Angela Merkel, confrontée la semaine prochaine au même format, n’y sera sûrement pas aussi à l’aise.

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