Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
C'est un acronyme maintenant bien connu en Turquie. Trois lettres : KHK, ce sont des décrets qui ont valeur de loi et qui sont tout simplement validés par le gouvernement.
Une mesure autorisée par l'état d'urgence adopté après le putsch raté de juillet 2016 et qui est devenue depuis l'outil de prédilection du pouvoir turc. Une arme utilisée, comme c'est le cas ce vendredi, pour limoger des fonctionnaires, mais aussi pour faire fermer des médias ou encore pour évincer des militaires.
La méthode permet également de modifier les structures de l'administration en donnant à la présidence davantage de pouvoirs sur les services de renseignements, comme cela a aussi été décrété avant le week-end.
Grâce à l'état d'urgence, ces décrets-lois permettent au président Erdogan d'agir sans contrainte. Un avant-goût de la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en avril, et qui sera mise en application en 2019.