Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Depuis que les tanks de l'armée russe sont arrivés dans le Donbass en 2014 et 2015, l'une des priorités de la diplomatie ukrainienne consiste à acquérir des systèmes antichar. En l'occurence, des lance-missiles portables de type Javelin, qui permettraient de percer les blindés russes, alors que ces derniers sont fournis en très grand nombre aux forces hybrides séparatistes et russes. A Washington, de nombreux politiciens ont plaidé pour ces livraisons, mais Barack Obama y avait toujours mis son veto, craignant sans doute d'entraîner le conflit dans une autre dimension.
On aurait pu croire Donald Trump à son tour très prudent, mais son nouveau représentant spécial pour l'Ukraine, Kurt Volker, un ancien ambassadeur à l'Otan proche du sénateur John McCain, vient de déclarer à la BBC que le département d'Etat réfléchissait de nouveau à l'idée de livrer des armes défensives à l'Ukraine.
Un « scénario dynamique » selon lui qui permettrait de rééquilibrer le conflit, et de dissuader la Russie de déstabiliser son voisin. Pour le clan Trump, l'avantage serait également politique, une telle décision lui permettrait de se montrer moins aligné sur le Kremlin que ne le laissent penser les scandales actuels qui secouent le premier cercle de la Maison Blanche.