Pour la France, la révision de la directive européenne ne permet pas à ce stade de lutter efficacement contre la fraude et les contournements. Paris propose donc de limiter à un an la durée de séjour d'un travailleur détaché, au lieu des deux ans prévus par la Commission européenne.
Au-delà de cette période de 12 mois, le travailleur perd son statut. Par ailleurs, la règle actuelle permet de remettre les compteurs à zéro, c'est-à-dire qu'il suffit que le salarié revienne à son pays d'origine pour retrouver son statut et donc revenir travailler en France, un abus qui froisse Paris.
La Commission défend le principe du « même travail revenu égal » mais n'explique pas comment elle va lutter contre la concurrence déloyale et contre les employeurs tricheurs qui gonflent artificiellement les salaires avec les frais de transports, de repas et de logements.
Les pistes françaises ne devraient pas plaire aux pays d'Europe de l’Est, opposés au principe même d'une révision. Ils fournissent le plus gros contingent de travailleurs détachés. Mais les Français profitent aussi du dispositif : 300 000 d'entre eux travaillent à l'étranger grâce à la directive.
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