D’après les dernières projections, le Parti conservateur de Theresa May est en tête des élections législatives mais l’écart se resserre entre les conservateurs et les travaillistes. Le sondage de sortie des urnes donne un scénario catastrophe pour les Tories : 314 sièges pour Theresa May, qui en a actuellement 330.
Un gouvernement sans majorité absolue serait un désastre pour Theresa May, puisque son objectif était d’augmenter sa majorité d’une centaine de sièges afin d’avoir une situation très confortable au Parlement, rappelle notre correspondante à Londres Marina Daras.
Dans la Chambre des communes sortante, les conservateurs possèdaient une majorité absolue de sept sièges, ce qui n’est pas suffisant puisqu’ils comptent quelques frondeurs dans leur camp. Ces derniers auraient pu poser problème, notamment lorsqu’il aurait fallu traiter de problématiques comme le Brexit - les négociations doivent commencer le 19 juin.
Les travaillistes progressent
Le Parti travailliste de Jeremy Corbyn obtiendrait quant à lui 266 sièges. C’est beaucoup mieux que sous la houlette de son prédécesseur Ed Miliband, qui en avait obtenu 232. De quoi rassurer l’équipe Corbyn, car ce n’est pas la débâcle prévue.
« Notre campagne a changé la politique, pour le meilleur », s'est d'ailleurs félicité Jeremy Corbyn sur Twitter, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les Libéraux-démocrates (LibDems) pourraient de leur côté presque doubler leur représentation, gagnant six sièges à 14 mandats. Le SNP, le parti écossais, pourrait pour sa part reculer de 22 sièges. Quant au parti europhobe Ukip, selon ces projections, il disparaîtrait du Parlement.
Pari perdu pour Theresa May ?
Si l’on en croit ces estimations, Theresa May peut encore être reconduite et rester la Première ministre. Mais son pari d’amplifier sa majorité pourrait bien s’avérer perdu, ce qui serait un désaveu. Reste donc à connaître la taille de la majorité conservatrice. Pour atteindre cette majorité absolue à la Chambre des communes, il faut 326 sièges.
Dans la nuit, juste après sa réélection dans sa circonscription de Maidenhead, Theresa May a déclaré : « Le pays a besoin d'une période de stabilité et quels que soient les résultats, le Parti conservateur assurera que nous pouvons remplir ce devoir et assurer la stabilité ». Alors qu'un peu plus tôt Jeremy Corbyn a lui appelé la Première ministre à la démission.
Pour Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à l'University College de Londres, on peut déjà tirer la conclusion que cette élection « affaiblit Theresa May parce qu'elle a voulu dissoudre la Chambre pour obtenir non seulement une majorité absolue, mais une majorité accrue et aussi une majorité sur ligne de droite, d'une sortie assez dure de l'Union européenne et donc à partir du moment où ce scénario est abbatu en plein vol, il reste une Première ministre affaiblie, avec moins de députés, qui n'a pas la majorité absolue. »