Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Ursula von der Leyen ne veut pas perdre de temps. Le transfert des chasseurs Tornado allemands et des 280 soldats de la Bundeswehr de la base d’Incirlik en Jordanie doit être mis en place dès ce mercredi 7 juin.
« Nous avons fait preuve de beaucoup de patience avec la Turquie » a estimé la ministre allemande de la Défense. Lundi 5 juin, le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a pourtant tenté d’amadouer la Turquie lors d’un voyage à Ankara en évoquant une libéralisation des visas ou une répression plus forte du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, actif en Allemagne.
Une mesure de représailles d'Ankara
Mais rien n’y a fait. La Turquie refuse toujours que des parlementaires du Bundestag se rendent sur la base d’Incirlik. Une mesure de représailles d’Ankara qui reproche à Berlin notamment d’accueillir des soldats turcs de l’OTAN ayant demandé l’asile politique en Allemagne.
Berlin a voulu montrer sa résolution après avoir durant des mois évité de réagir aux attaques d’Ankara avec la même virulence. Mais l’armée allemande dont chaque engagement doit être avalisé en amont par le parlement implique des visites des élus sur le terrain. Berlin décide donc de retirer ses forces d’une base d’un pays de l’Otan pour les déployer à l’extérieur de l’Alliance atlantique en Jordanie.