Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L'Allemagne abrite la plus grande communauté turque à l'extérieur de la Turquie. Et le gouvernement d'Ankara semble s'intéresser de près à ceux qu'il considère comme ses ennemis.
Des enquêtes ont été ouvertes par la justice allemande contre vingt personnes soupçonnées d'avoir espionné pour le compte de la Turquie des partisans du prédicateur Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch de juillet dernier.
Ces nouvelles procédures ne constituent pas une première. D'autres ont été ouvertes notamment contre des imams de l'organisation turque Ditib qui dispose d'un réseau de 800 mosquées en Allemagne. Ankara les a priés de rendre compte des activités de sympathisants supposés du mouvement Gülen. Les domiciles de plusieurs religieux avaient été perquisitionnés en février.
Le gouvernement turc a par ailleurs remis très officiellement des dossiers aux services secrets allemands sur des personnes vivant en Allemagne et dans le collimateur d'Ankara. Là aussi, des procédures judiciaires ont été ouvertes. Les autorités allemandes ont averti les ressortissants turcs figurant sur ces listes, les invitant à ne pas rentrer dans leur pays.
La collaboration espérée par la Turquie n'a donc pas été au rendez-vous, ce qui a contribué un peu plus à envenimer les relations déjà difficiles entre les deux pays.
→ (re) lire : Référendum présidentiel: le poids du vote des Turcs d'Allemagne