Certes le torchon brûlait entre le ministre des Finances tchèque Andrej Babis et le Premier ministre Bohuslav Sobotka qui sommait le milliardaire de s'expliquer sur des transactions financières douteuses. Mais dans le pays, on s'attendait plus au limogeage du ministre qu'à la démission entière du gouvernement. Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka s'est expliqué devant la presse ce mardi 2 mai : « Si j'avais proposé le limogeage de ministre Babis, j'aurais fait de lui un martyr. Depuis plusieurs jours déjà, il se prépare intensément à ce rôle de martyr », a-t-il expliqué.
Andrej Babis, chef du mouvement centriste ANO, deuxième fortune du pays selon le magazine Forbes, aurait acquis les titres de dette de son groupe Agrofert, pour 1,5 milliard de couronnes (environ 55 millions d'euros). Il doit donc s'expliquer sur l'origine de cet argent et sur les soupçons d'évasion fiscale accompagnant cette transaction. Bohuslav Sobotka s'était joint à la Chambre basse qui avait mi-mars pressé Andrej Babis de dissiper ses soupçons d'évasion fiscale, invitant le chef du gouvernement à prendre éventuellement des « mesures appropriées ».
Andrej Babis dénonce de son côté une lutte politique en vue des législatives. Le Parti social-démocrate CSSD de Mr Sobotka est crédité de 16,6% des intentions de vote, juste derrière le mouvement ANO du ministre des Finances Andrej Babis aux élections législatives prévues les 20 et 21 octobre 2017.