Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C'est sur un double front que l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) bataille ce week-end à Cologne.
A l'intérieur de l'hôtel, d'abord, où se tient le congrès du parti populiste et où une guerre ouverte fait rage autour et, surtout, contre la présidente du parti, Frauke Petry.
Ses opposants lui reprochent son style autoritaire et ses décisions solitaires. Elle a surpris cette semaine en annonçant ne pas vouloir conduire la bataille du parti aux législatives de septembre, un coup stratégique pour calmer le jeu et renforcer les chances de sa ligne de s'imposer. Son programme rejète les positions extrémistes de certains dans le mouvement, au profit d'une participation au pouvoir, à terme, en 2021.
La réconciliation entre les partisans de Frauke Petry et les tenants d'une ligne plus dure, habitués aux dérapages verbaux, notamment racistes, paraît peu probable, après l'échec, en tout début de congrès, de Frauke Petry à rallier les membres du parti autour de son programme modéré, justement.
50 000 contre-manifestants attendus
Un deuxième front s'ouvre durant ce congrès, à ses portes, avec jusqu'à 50 000 contre-manifestants attendus. Si la majorité est pacifique, des autonomes d'extrême gauche sont remontés et veulent en découdre. Quatre mille policiers s'efforceront de faire régner l'ordre. « Nous sommes très inquiets », a déclaré le préfet de police. Deux policiers ont été légèrement blessés ce samedi 22 avril.