Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Nous, les Allemands, nous sommes le seul peuple au monde qui installe un mémorial de la honte en plein coeur de sa capitale ». Les déclarations de Björn Höcke la semaine dernière au sujet du mémorial de la Shoah à Berlin ont provoqué une vive polémique. Une fois de plus, ce responsable de l'Alternative pour l'Allemagne, membre de la frange la plus radicale du parti populiste de droite, défrayait la chronique avec une provocation sciemment orchestrée.
En réaction à ces déclarations, le Mémorial du camp de concentration de Buchenwald a écrit à Björn Höcke lui retirant l'invitation faite aux élus du Parlement du Land de Thuringe pour ce vendredi. Le 27 janvier, date de la libération du camp d'Auschwitz en 1945, l'Allemagne commémore la Shoah.
Le président d'honneur du comité international Buchenwald, le Français Bertrand Herz, a estimé que les survivants de la barbarie nazie ne pouvaient pas tolérer que la portée de l'holocauste soit relativisée et que la mémoire des victimes soit souillée. Lorsque Björn Höcke s'y est malgré tout présenté, il a été prié de rebrousser chemin et s'est présenté comme la victime d'une chasse aux sorcières.
Les médias allemands ont avant tout mis en avant les nombreuses cérémonies d'hommage dans le pays, notamment celle au Parlement qui a commémoré la mémoire des 300 000 handicapés physiques et mentaux assassinés par le régime nazi.