Avec notre correspondant à Belfast, Julien Lagache
Quelque 200 vétérans et leurs soutiens se sont rassemblés devant la mairie de Belfast. Non pas pour réclamer une amnistie, mais la justice. La justice britannique a intenté des actions contre plusieurs d'entre eux pour des meurtres commis notamment pendant les troubles en Irlande du Nord entre la fin des années 1960 et les années 1990.
Parmi les manifestants, Robert Donaldson, 67 ans, a servi dans les escadrons antiémeutes. Pour lui, ces nouvelles poursuites ressemblent plus à du harcèlement. « Nous avons fait notre travail et ceux qui ont violé la loi ont déjà été punis. Ce n'est donc pas juste d'aller chercher des gens de 75 ans ou d'autres pour des faits qui restent à démontrer », affirme-t-il.
Un cordon de police sépare les anciens soldats d'un cortège de républicains qui brandit des photos de victimes civiles. De ce côté de la rue, David Voyle attend toujours des réponses sur la mort de son grand-père en 1971. « Un rapport affirme que si Londres mettait 10 millions de livres sur la table, on pourrait solder notre passé en à peine cinq ans. Ça fait plus de 40 ans et Londres ne veut toujours pas mettre les moyens », critique-t-il.
Les deux camps réclament justice, mais ils s'accusent mutuellement de vouloir davantage justice que l'autre. Le sujet est particulièrement épineux. Il est même l'une des raisons de l'actuelle crise politique en Irlande du Nord.