Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Dimitri Rogozine, vice Premier ministre russe chargé du complexe militaro-industriel, expliquait dès 2015 : « L'Arctique, c'est notre territoire, nous en assurerons la sécurité. Et nous y ferons aussi de l'argent ».
Et pour affirmer sa présence, la Russie a déployé une armada de 40 brises-glace dans la région, dont un tout nouveau brise-glace militaire.. Elle a aussi lancé la construction d'une base, et orchestré des grandes manoeuvres militaires.
Mais la Russie veut surtout prouver que le plateau continental s'étend au-delà de la limite actuelle des 200 milles nautiques, pour revendiquer 1,2 millions de kilomètres carrés supplémentaires.
Car l'Arctique renfermerait 20% des réserves d'hydrocarbure mondiale. Et la région contrairement à l'Antarctique, n'est pas sanctuarisée. La zone intéresse les grandes compagnies d'hydrocarbure. A l'exemple du projet gazier titanesque de Total, en cours d'achèvement, au nord de la presqu'ile de Yamal.
Les Russes veulent non seulement exploiter la région, mais ils veulent aussi contrôler les transits des hydrocarbures via le nouveau passage du nord reliant l'Atlantique au Pacifique. Une route sur laquelle les autres pays riverains, le Canada, les Etats-Unis, la Norvège et le Danemark ont l'intention d'avoir un droit de regard .