Le double drame survenu cette semaine dans la mine de Severnaïa, à plus de 100 kilomètres au nord du cercle polaire près de Vorkouta, est le plus meurtrier que la Russie ait connu ces dernières années.
Six personnes, dont cinq sauveteurs, sont mortes dans une nouvelle explosion de méthane à l'intérieur de cette mine de charbon du Grand Nord, où quatre personnes avaient déjà été tuées et 26 autres portées disparues après un violent coup de grisou jeudi.
Les sauveteurs décédés avaient été envoyés, parmi des centaines d'autres, à la recherche des mineurs portés disparus depuis la première explosion de jeudi, a expliqué à la presse Anton Kovalichine, porte-parole du ministère des Situations d'urgence dans la région de Komi.
« Il a été mis fin aux opérations de secours », a finalement fait savoir ce dimanche une porte-parole de l'opérateur de la mine, Vorkoutaougol, dans un mail adressé à l'Agence France-Presse (AFP).
Le bagne au temps de Staline
D'après le conseil technique d'expertise, les disparus n'avaient « aucune chance de survie », écrit la porte-parole Tatiana Bouchkova, alors qu'aucun contact n'avait pu être établi avec les mineurs pris au piège.
Le ministre russe des Situations d'urgence, qui s'était rendu sur place jeudi, avait déjà émis un constat amère. Vladimir Poutchkov avait par ailleurs souligné que les secouristes travaillaient dans des conditions difficiles, sans visibilité, alors que les explosions de gaz continuaient, précisément.
La région de Vorkouta, située à près de 2 000 kilomètres au nord-est de Moscou, est soumise à des conditions climatiques extrêmes. A l'époque de Staline, elle abritait plusieurs dizaines de milliers de détenus employés dans les mines.
Malgré la fermeture des camps, dans les années 1950, l'exploitation s'est pérennisée. Au moment de la première explosion de jeudi, survenue à une profondeur de 748 mètres, quelque 110 personnes étaient présentes dans la mine de Severnaïa.