En 2007, puis en 2012 déjà, cette voie maritime au cœur de l'Arctique s'était ouverte au passage de bateaux scientifiques. Cet été, pour la première fois, c'est un paquebot de croisière de luxe, parti de Sidney direction New York, qui a emmené un millier de passagers à travers ces territoires méconnus et surtout très convoités.
La fonte des glaces du passage du Nord-Ouest, observée par la Nasa, réduit potentiellement de 8 000 kilomètres le trajet entre Londres et Tokyo. Un gain de temps considérable pour le commerce international, si les marins venaient à s'équiper de bateaux adaptés à la traversée polaire. La Russie s'est par exemple déjà manifestée par le passé.
Sauf qu'il y a contentieux. Les Etats-Unis souhaiteraient que ce passage lucratif soit considéré comme un détroit international ouvert bien sûr au commerce mondial, mais aussi à ses frégates militaires, et à ses entreprises pétrolières ou minières.
Une vision disputée par le Canada, qui considère que le passage de l'Arctique traverse ses eaux intérieures. Ce pays considère donc qu'il est le garant de ce passage, et qu'il en va de sa souveraineté nationale.
Le contrôle du passage du Nord-Ouest est devenu une priorité nationale, et surtout militaire : augmentation des patrouilles, des exercices et de la surveillance aérienne canadienne, pour éviter que cette voie ne devienne, à terme, une autoroute maritime sans foi ni loi.
→ Archive RFI : La bataille pour l'océan Arctique a commencé (2007)