Avec notre envoyé spécial à Amsterdam, Christophe Paget
Premiers chiffres à la mi-journée, la participation était en hausse de deux points par rapport au dernier scrutin, à 15 %. Dans la matinée, nous nous sommes rendus dans la banlieue nord d’Amsterdam, à Almere, un quartier populaire - classe moyenne aussi - avec une communauté turque et marocaine. Sur place, aux dernières élections, Geert Wilders était arrivé en tête.
Une femme d’une cinquantaine d’années, pourtant issue de l’immigration, a voté ce mercredi matin pour un ancien de chez Geert Wilders. Il s'appelle Thierry Baudet. Après le Brexit, il a créé, comme beaucoup d’autres pour cette élection, son propre parti, le Forum pour la démocratie. Ce dernier demande une sortie de l’Union européenne.
Notre interlocutrice explique qu’elle a voté pour lui, mais que de toute façon, tous les politiques mentent à ses yeux. Mark Rutte, le Premier ministre actuel, a fait seize promesses. Il n’en a tenu que deux, dénonce-t-elle. Et de s'interroger à voix haute : où sont passées les autres promesses ?
Sociaux libéraux
L'ambiance est toute autre dans les quartiers plus huppés d’Amsterdam. A Almere, les gens votaient dans la gare centrale. Dans d'autres quartiers, les bureaux sont installés dans une ambiance plus feutrée. Comme cet immeuble tout en vert, où RFI a rencontré une quinzaine d'électeurs en train de voter.
Emmy, qui vient des Caraïbes et qui travaille dans les ressources humaines, va voter pour les sociaux libéraux du D66. Car ils ne veulent pas seulement donner de l’argent aux immigrants, mais les aider à s’intégrer dans la population, à parler la langue et à trouver un travail.
D66 aussi pour Grazielle, d’origine roumaine. Le fait que ce soit le premier parti à avoir dit qu’il ne s’allierait jamais à Geert Wilders lui a bien plu, tout comme les idées libérales qu'il prône à propos du cannabis.
Mark Rutte, le favori
Une avocate explique que la crise que les Pays-Bas connaissent avec la Turquie n’a fait que confirmer son choix de vote. Une crise qu’elle met sur le même plan que le Brexit ou l’arrivée de Donald Trump.
« Je ne veux plus que ce genre de surprise arrive », assure-t-elle. Elle vote pour un parti établi, qui selon elle a fait ses preuves, sans préciser lequel. Mais puisqu'elle parle de Geert Wilders comme du « Donald Trump des Pays-Bas », peut-être a-t-elle glissé un bulletin dans l’urne pour le Premier ministre Mark Rutte.
→ À relire : De bons indicateurs économiques, mais un scrutin indécis aux Pays-Bas