Chez les « loups gris », il faut hurler avec la meute. Ou alors, on risque d'être exclu de ce parti d'extrême droite dont le surnom fait allusion à un vieux mythe fondateur de la Turquie. En tout cas la rébellion de ces quatre membres du MHP montre que l'alliance conclue par leur chef Devlet Bahçeli avec l'AKP du président Erdogan ne fait pas l'unanimité.
C'est en fait grâce au vote des 40 députés ultranationalistes qu'Erdogan a pu obtenir le feu vert pour l'organisation du référendum. Mais les dissidents accusent leur dirigeant de s'allier au président turc pour se maintenir à la tête du parti.
Les deux hommes se sont effectivement rapprochés au moment où une fronde interne au MHP a failli renverser Devlet Bahçeli. Résolument antikurde et en faveur du rétablissement de la peine de mort, l'extrême droite a trouvé un terrain d'entente avec l'AKP.
En attendant le résultat du référendum, la révolte au sein du parti se poursuit. L'ancienne ministre Meral Aksener, elle aussi expulsée du MHP, fait campagne contre le président Erdogan. Une stratégie payante, car celle que les médias appellent déjà la Marine Le Pen turque est de plus en plus populaire.