Avec notre correspondant dans les Balkans, Jean-Arnault Dérens
C’est un véritable coup de tonnerre qui a éclaté mercredi après-midi. Le président de la République Gjorge Ivanov a annoncé qu’il refusait de confier la charge de former le prochain gouvernement à Zoran Zaev, le chef de l’opposition sociale-démocrate. Ce dernier bénéficie pourtant d’une large majorité parlementaire, puisqu’il dispose du soutien de la quasi-totalité des députés albanais, en plus de ceux de son propre parti.
Le chef de l’Etat a justifié sa décision en expliquant que la plateforme élaborée par ces partis albanais, et acceptée par les sociaux-démocrates, remettrait en cause la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Macédoine.
Tandis que les sociaux-démocrates dénoncent un « coup d’Etat » antidémocratique, les nationalistes du VMRO-DPMNE appellent à la mobilisation. Toutefois, la manifestation convoquée mercredi soir à Skopje n’a réuni que quelques centaines de personnes.
L’initiative du président Ivanov a également été critiquée par les représentants de l’Union européenne, alors que la commissaire Federica Mogherini est attendue ce jeudi 2 mars à Skopje. Zoran Zaev a appelé ses partisans à ne pas céder aux provocations, mais la peur est désormais le sentiment le mieux partagé par tous les citoyens de Macédoine, qui craignent que le pays ne sombre à nouveau dans la guerre civile.