Avec notre correspondant à Skopje, Jean-Arnaud Dérens
C’est une soirée électorale bien paradoxale qu’a connu la Macédoine. Dimanche soir, les résultats quasiment définitifs donnaient une très légère avance aux conservateurs nationalistes du VMRO-DPMNE, au pouvoir depuis 2006, mais c’est l’opposition sociale-démocrate qui a fêté sa victoire dans les rues de la capitale Skopje.
Son chef, Zoran Zaev, a pris la parole devant la foule rassemblée devant le siège du gouvernement, qui brandissait des drapeaux de toutes les communautés nationales du pays, en parlant d’un jour « historique » pour la Macédoine. Les militants de la « révolution des couleurs », qui ont manifesté tous les soirs du printemps dernier sont convaincus que le régime est tombé.
En réalité, ce sont les partis de la minorité albanaise – un quart de la population totale du pays – qui détiennent la clé de la coalition qui devra être formée. Or, là aussi, la situation est très complexe, puisque pas moins de quatre partis albanais devraient siéger dans le futur Parlement.
Dans cette situation, toutes les alliances sont théoriquement possibles, à moins que de nouvelles élections anticipées ne soient à nouveau convoquées si le pays se révélait ingouvernable.
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