En 2003, quand l'Autriche choisit l'Eurofighter Typhoon, c'est une aubaine pour le constructeur Airbus, qui voit ainsi son chasseur décoller à l'exportation. Mais déjà, l'affaire fait grand bruit. Car l'opinion publique considère qu'un pays neutre comme l'Autriche aurait pu se contenter d'un appareil plus modeste.
Très tôt, on parle de fraude et de corruption, dans une Autriche qui était alors dirigée par le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel. Quinze ans plus tard, le ministre de la Défense, Hans Peter Doskozil, veut en avoir le cœur net et annonce qu'une plainte pénale vient d'être déposée contre Airbus.
« Allégations non fondées », selon Airbus
A l'époque, c'est EADS-Allemagne qui avait décroché le contrat. « Le groupe européen a délibérément trompé l'Autriche tant sur le vrai prix, que sur les livraisons et les réels équipements de l'appareil », peut-on lire dans une enquête ouverte par les autorités autrichiennes en 2012 et dévoilée ce jeudi 16 février.
Vienne entend réclamer le remboursement d'un préjudice compris entre 183 millions d'euros et un milliard. Dans un communiqué publié 12 heures après l'annonce, Airbus « fait part de sa surprise, et regrette que le ministre de la Défense n'ai jamais évoqué le problème avec le groupe avant de lancer une action en justice et assure que ces allégations sont non fondées ».