Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Grâce à une très bonne qualité de connexion, et à cause d’un manque de régulation, l’Ukraine est devenue une plateforme du piratage international. Si des attaques informatiques sont lancées depuis des ordinateurs ukrainiens, cela ne signifie pas pour autant qu’elles ont été décidées depuis l’Ukraine. Et cela ne permet pas de déterminer l’identité des commanditaires de ces attaques. « L’ordinateur peut être en Ukraine, le centre de commande et contrôle de l’ordinateur, le C&C, au Kenya, et ceux qui contrôlent le C&C en Thaïlande », remarque Sergueï Smitienko, un expert ukrainien en défense cybernétique.
Autrement dit, il est très difficile de mettre un nom sur les attaques qui ont touché le site d’Emmanuel Macron. Difficile, mais pas impossible, comme l’explique Anton, un spécialiste en défense cybernétique au sein des services secrets ukrainiens. « La partie victime doit solliciter les organes ukrainiens compétents afin de nous donner un le mandat juridique pour l’enquête. Sans cela, nous ne pouvons rien faire », explique-t-il cependant.
Selon l’équipe d’Emmanuel Macron, les attaques se sont multipliées depuis novembre. Les services secrets ukrainiens n’ont reçu aucune demande d’enquête du côté français. Les auteurs des attaques restent donc inconnus à ce jour.