Avec notre envoyé spécial à Kramatorsk, Sébastien Gobert
Des restrictions d'eau, des coupures d'électricité et de chauffage, des températures glaciales, et des bombardements réguliers. Pour les quelque trois millions d'habitants du Donbass directement concernés par la guerre, le troisième hiver du conflit est très rude.
« Le long de la ligne de front, des villages sont très isolés, confirme Marie-Servane Desjonqueres, la porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge. Ils restent coupés de tout, les ambulances ne peuvent pas venir, il n’y a pas de bus. Cela reste des situations extrêmement difficiles, avec des bombardements toutes les nuits, même parfois pendant la journée. Il y a encore des civils qui ont été touchés récemment dans des endroits qui n'avaient pas été touchés par des bombardements pendant longtemps. Et pour les gens, en termes de stress et de gestion au quotidien, ça reste extrêmement dur. »
Le CICR est l'une des rares organisations humanitaires à pouvoir opérer des deux côtés de la ligne de front. Il confirme que les problèmes sont aussi aigus côté ukrainien ou séparatiste.
Sans perspectives
Le long de la ligne de front vivent principalement des familles défavorisées et des personnes âgées, sans possibilités d'aller tenter leur chance ailleurs.
Aucun modus vivendi stable n'a été développé depuis le début du conflit, et les réparations d'infrastructures vitales sont compliquées par les combats. Deux ans après la signature des accords de paix de Minsk, de moins en moins de personnes espèrent encore le retour à une vie normale dans un futur proche.