Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Navalny a été condamné pour « crime grave », ce qui le rend inéligible d’après la loi électorale, même s'il est condamné avec du sursis. En fait, il est condamné selon exactement les mêmes termes qu’en juillet 2013. Et à l’époque, cela ne l’avait pas empêché de se présenter aux élections municipales de Moscou où il avait réalisé le score inattendu de 27 %. Il avait pu se présenter car sa condamnation n’était pas encore entrée en vigueur. Cette fois-ci, l’opposant compte sur des appels suspensifs pour rester éligible jusqu’en mars 2018.
Alexeï Navalny l’a dit, il va poursuivre la campagne qu’il a entamée en décembre dernier. Et il affirme qu’il a la Constitution avec lui, une Constitution qui n’empêche de se présenter que les citoyens russes qui sont en prison.
Interrogé hier sur cette affaire, le porte-parole du Kremlin a déclaré : « Je n’ai aucune crainte concernant la participation de Navalny à la présidentielle. »
L’avenir électoral de Navalny dépend en fait du pouvoir politique. Le Kremlin souhaitera-t-il avoir un adversaire en face de lui ? En effet, il n’y en a plus d’autre à disposition, l’opposition n’existant plus. Navalny, qui n’a pas sa langue dans sa poche, est plus qu’un faire-valoir, mais un Navalny affaibli par les affaires judiciaires pourrait faire l’affaire.