Russie: Poutine promulgue la loi sur la dépénalisation des violences familiales

Le président Poutine a signé mardi 7 février la loi controversée sur la décriminalisation des violences domestiques. Désormais l'auteur de violence domestique sera condamné à payer une amende ou à des heures de travaux généraux. Il ne risquera une peine de prison qu'en cas de récidive.

Avec notre correspondante à Moscou Muriel Pomponne

Pour les partisans de cette loi, il est anormal que les coups portés au sein de la famille soient plus lourdement sanctionnés que ceux portés hors de la famille. Et les parents doivent pouvoir donner une gifle à leur enfant sans risquer deux ans de prison. C'est le point de vue de Olga Letkova, présidente du Conseil pour la protection de la famille auprès du défenseur des enfants.

« De quoi s'agit-il ? Le premier cas de violence sera considéré comme un délit, comme c'est le cas pour tous les auteurs de violences. Actuellement, si vous frappez l'enfant à la maison vous devez aller en prison. Mais si votre enfant est tapé à l'école dans la cour, ou par un voisin, il s'en sortira avec une amende. »

Pour les adversaires de cette loi, comme Anita Soboleva, présidente de la Commission pour les droits sociaux au Conseil pour les droits de l'homme, l'opinion publique va surtout retenir l'indulgence pour les agresseurs

« Il est important que cet article ne soit pas modifié. Sinon, ce sera un signal très clair pour tous ceux qui aiment donner la liberté à leurs mains à la maison. Le signal qu'ils peuvent frapper qui ils veulent et s'en sortir avec une amende de 30 000 roubles, qu'ils prendront dans le budget de la famille qui manque déjà de moyen. »

D'après l'ONG ANNA, 7 500 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints en 2015. La police intervient rarement et les femmes vont rarement au bout de leur plainte.

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