Le Premier ministre a annoncé lors d'une déclaration publique que le gouvernement allait se réunir dimanche « pour abroger ce décret », affirmant qu'il ne souhaitait pas « diviser la Roumanie ».
L'annonce de Sorin Grindeanu a été a accueillie par quelque 100 000 protestataires rassemblés devant le gouvernement à Bucarest et des dizaines de milliers de manifestants dans le reste du pays. Depuis cinq jours, des centaines de milliers de personnes manifestent quotidiennement dans le pays contre ce texte assouplissant la législation anticorruption. Une manifestation monstre était prévue ce dimanche.
L’annonce est intervenue après que le président du parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea a admis, dans l'après-midi, la nécessité de chercher une issue à la crise qui risquait de s'enliser. Reconnaissant que cette décision du gouvernement avait fait naître « un clivage dans la société », le Premier ministre a réaffirmé que la motivation du gouvernement avait été de mettre le code pénal en conformité avec la Constitution.
Un nouveau projet de loi sera rédigé, en vue, cette fois, d'être soumis au Parlement. Il n'introduira pas de seuil délictuel de 200 000 lei de préjudice pour les délits d'abus de pouvoir.
Ce texte faisait craindre à ses adversaires un retour en arrière alors même que, sous la pression de l'UE et de magistrats très offensifs, des centaines de dossiers sur des malversations ont été instruits ces dernières années, marquant un tournant pour la lutte anticorruption en Roumanie.
(avec Agences)