Avec notre correspondant à Bucarest, Benjamin Ribout
Ambiance très chaude devant le siège du gouvernement, place de la Victoire à Bucarest, où les Roumains sont venus en masse crier leur ras-le-bol. La mesure visant à dépénaliser les faits de corruption et validée par le gouvernement démocrate il y a deux jours suscite l’indignation parmi les manifestants.
« Il va falloir que l'on reste dans la rue »
L’un d’eux s’emporte : « Je crois qu'il va falloir que l'on reste dans la rue. Sinon, on voit bien que petit à petit le gouvernement, le Parlement et les institutions tombent les uns après les autres. La Cour constitutionnelle, elle aussi, peut-être, qui sait. La liberté nécessite une vigilance continue. »
Vers 22 h 30, la situation dégénère. Les manifestants les plus remontés commencent à s'en prendre aux gendarmes à coup de pierres, de pétards et de glace. Les forces de l'ordre répliquent en lançant des fumigènes et peu à peu reconquièrent la place de la Victoire. Cependant, la violence n'est semble-t-il pas du goût de tout le monde.
« De la transparence »
« Il faut suivre la voie légale, et non pas celle de la violence, dénonce un protestataire. Voilà la solution : de la transparence et la voie légale. Si on lance des fumigènes et que l'on incite à la haine, on ne va arriver nulle part. On ne fait que se rabaisser à leur niveau », lance encore ce manifestant.
Le président de centre-droit Klaus Iohannis vient de saisir la Cour constitutionnelle qui pourrait se prononcer avant que la loi n’entre en vigueur dans huit jours. Mais face à la pression populaire, il n’est pas sûr que le gouvernement prenne le risque de prolonger cette épreuve de force.