Avec notre correspondant à Bucarest, Benjamin Ribout
A nouveau du monde, beaucoup de monde à Bucarest avec 80 000 manifestants devant le gouvernement contre ce projet de loi qui indigne les Roumains. Davantage de vigilance jeudi soir également suite aux dérapages de la veille.
« On est venu ici ce soir simplement pour l'abrogation de ces lois et non pas pour obtenir des élections anticipées ou autre chose, dit un manifestant. Et sans violences, bien entendu. On en a après personne qui se trouve ici, juste contre ces lois crétines. »
Plus tard, c'est l'hymne roumain qu’entonnent des manifestants bien décidés à montrer qu'ils ont choisi la voie pacifique. Mais malgré la bonne ambiance et la fraternité, c'est aussi l'inquiétude qui règne devant l'inflexibilité de l'exécutif.
« Je suis très pessimiste. J'ai l'impression qu’ils n’en ont rien à faire et que l'on peut rester là jusqu'au printemps. J'ai vu aussi qu'ils commençaient à s'attaquer en douce à l'éducation et à la recherche. Là, ici, c'est juste le début et on a vraiment l'impression que rien ne semble pouvoir les arrêter », raconte une autre manifestante.
Autre nouvelle importante de cette soirée : l'avocat du peuple, réputé proche du gouvernement et jusque-là insensible aux mouvements citoyens, aurait annoncé qu'il allait attaquer le projet de loi devant le Conseil constitutionnel.