Flambée de violence en Ukraine: Moscou et Kiev se renvoient la responsabilité

Au moins six personnes ont été tuées sur la ligne de front dans l'Est de l'Ukraine, au quatrième jour de combats entre soldats ukrainiens et rebelles pro-russes. Une vingtaine de personnes, civils et combattants, ont trouvé la mort depuis dimanche 29 janvier. L'Union européenne dénonce une rupture flagrante du cessez-le-feu. Moscou et Kiev se renvoient la responsabilité.

Avec notre correspondante à Moscou,  Muriel Pomponne

Moscou s'inscrit en faux contre le rapport des observateurs de l'OSCE qui accuse la République auto-proclamée du Donbass et la Russie d'escalade militaire dans le Donbass. « Ce que nous voyons, ce sont les provocations des forces armées ukrainiennes et de certaines unités de volontaires », a expliqué à la presse le porte-parole du Kremlin.

Dmitri Peskov voit dans les propos du vice-ministre ukrainien de la Défense la preuve que Kiev a décidé de mener une offensive. Igor Pavlosvsky aurait déclaré : « Mètre par mètre, pas à pas, nos garçons ont progressé héroïquement. » Pour Iouri Ouchakov, conseiller du président russe, Kiev veut tester la nouvelle administration présidentielle américaine, voir si elle est prête à soutenir les dérapages de l'armée ukrainienne. Et l'Ukraine veut prendre prétexte de la reprise des affrontements pour sortir des accords de Minsk.

Aussi, le Kremlin estime que la situation en Ukraine constitue une raison supplémentaire de reprendre rapidement le dialogue et la coopération entre la Russie et les Etats-Unis. Le dossier a été évoqué par Vladimir Poutine et Donald Trump lors de leur entretien samedi dernier, mais les deux présidents n'ont pas discuté des détails.


TEMOIGNAGE : Le chef adjoint des observateurs de l'OSCE, Alexander Hug, s'est rendu mercredi sur la zone de conflit à Donetsk

« Nous avons enregistré des violations du cessez-le-feu par milliers, y compris des explosions dues à l'usage d'armes lourdes, et cela des deux côtés de la ligne de front. La situation est très instable, d'abord du fait que ces armes lourdes n'ont pas été retirées comme le stipulaient les accords de Minsk, et ensuite parce que les deux parties combattantes sont trop près l'une de l'autre. Voilà les deux causes principales de l'instabilité. La situation pourrait continuer à se détériorer, si les deux parties ne respectent pas leurs engagements. Donc, nous demandons aux belligérants de retirer leurs armes et de maintenir une plus grande distance entre leurs positions pour stabiliser la situation. Je vais retourner sur la zone jeudi pour faciliter le dialogue, et pour qu'une normalisation - même provisoire - permette de remettre en état les infrastructures essentielles qui ont été détruites. »

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