Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
A moins de huit mois des prochaines élections allemandes, Angela Merkel ne veut surtout pas que l’accord entre l’Union européenne et la Turquie sur les réfugiés soit remis en cause. Un compromis qui avec la fermeture de la route des Balkans a réduit très sensiblement l’arrivée de nouveaux migrants en Allemagne. La chancelière déstabilisée un temps sur ce dossier ne veut pas qu’il revienne sur le devant de la scène, élections obligent.
Mais Angela Merkel doit affronter pour ce premier déplacement en Turquie après le putsch de juillet dernier une double pression contradictoire. D’un côté, des organisations de défense des droits de l’homme, des responsables politiques de l’opposition en Allemagne critiquent une visite lors de laquelle les critiques contre le régime Erdogan passeraient à la trappe. Merkel se voit accusée quelques semaines avant un referendum renforçant les pouvoirs du président Erdogan de lui donner un coup de main électoral.
A Ankara, à l’inverse, on n’apprécie pas l’accueil d’opposants en Allemagne ou le fait que 40 militaires turcs stationnés auprès de l’Otan en Allemagne y aient demandé l’asile politique. La visite d’Angela Merkel à Ankara ressemble donc à un exercice de grand écart.