Theresa May veut renforcer la «relation spéciale» entre Londres et Washington

La Première ministre britannique Theresa May s'est envolée jeudi 26 janvier pour les États-Unis, où elle sera le premier dirigeant étranger à rencontrer vendredi le président américain Donald Trump, afin d'ébaucher la future relation commerciale entre les deux pays. Mais cette visite provoque un certain malaise au Royaume-Uni où Donald Trump n'est que peu apprécié.

Avec notre correspondante à Londres,  Muriel Delcroix

Theresa May n'est pas peu fière d'être la première dirigeante étrangère invitée à la Maison Blanche. La Première ministre britannique tient à tirer profit des liens forts, à la fois personnels et commerciaux de Donald Trump avec le Royaume-Uni, ainsi que du soutien du président américain au Brexit.

Comparant d'ailleurs le vote pour le Brexit à l'élection de Donald Trump, la Première ministre parle d'une volonté de changement au sein des deux pays et de l'opportunité de « présider à nouveau ensemble aux destinées de la planète ». L'intention est donc claire : alors que le Royaume-Uni se sépare de l'Union européenne, Theresa May veut renforcer la « relation spéciale » entre Londres et Washington avec pour objectif de conclure de nouveaux accords de libre-échange avec les Etats-Unis.

Mais tout le monde ne voit pas d'un bon œil ce rapprochement avec un président américain très controversé qui parle de « l'Amérique d'abord » et d'un retour possible à l'usage de la torture aux Etats-Unis. Consciente du malaise ambiant, Theresa May a promis de rappeler à Donald Trump un certain nombre de valeurs chères aux Britanniques. Mais établir et maintenir des liens avec un président totalement imprévisible risque de s'avérer un numéro d'équilibriste périlleux pour la dirigeante.

La Maison Blanche a annoncé ce jeudi que le président Trump participera vendredi à une conférence de presse commune avec la Première ministre britannique. Il s'agira de la première conférence de presse de Donald Trump depuis son investiture.


« Le grand lien pour le Royaume-Uni, c’est le lien de sécurité. C’est le lien de l’Alliance atlantique. En fait, pour le Royaume-Uni il n’y a jamais eu de véritable alternative à l’Alliance atlantique. La véritable défense européenne, au fond c’est la défense atlantique », estime Philippe Moreau-Defarges, chercheur à l’IFRI, l’institut français des relations internationales.

« Le Royaume-Uni est toujours resté fidèle à cela, même s’il a promu des actions importantes en matière de défense européenne dans le cadre de l’Alliance atlantique.
Or, que dit monsieur Trump ? Il dit que l’Alliance atlantique est obsolète. Donc comment madame May va combiner la volonté, je dirais isolationniste ou nationaliste de Trump avec son désir d’entrer les Etats-Unis aux côtés du Royaume-Uni. Là, si vous voulez, il y a quelque chose qui n’est pas logique, qui ne peut pas marcher
 », ajoute-t-il.

 

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