Turquie: second vote au Parlement pour la réforme constitutionnelle d'Erdogan

Le Parlement turc procède ce mercredi 18 janvier 2017 au vote en seconde lecture de la réforme constitutionnelle souhaitée par le président Recep Tayyip Erdogan. Votés en première lecture dimanche dernier, les 18 amendements instaurent un régime présidentiel pratiquement sans contre-pouvoir. La nouvelle Constitution doit encore être soumise à un référendum au mois de mars ou d’avril.

La réforme voulue par le président turc prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif entre ses mains. Il nommera notamment le (ou les) vice-président(s), ainsi que les ministres. Le poste de Premier ministre disparaît, tout comme la séparation des pouvoirs actuelle entre législatif, exécutif et judiciaire. Le président désignera dorénavant les juges, notamment douze des quinze juges de la Cour constitutionnelle. Celle-ci est habilitée, entre autres, à se prononcer sur la destitution du président.

Le Parlement, lui, devient une simple chambre d’enregistrement. Le chef de l’Etat peut aisément le contourner en gouvernant par décrets, voire l’abolir en convoquant de nouvelles élections. Il pourra également imposer l’état d’urgence, avant de soumettre la question au Parlement. Le nombre de députés passera de 550 à 600, et l’âge d’éligibilité de 25 à 18 ans. Les élections législatives se tiendront désormais en même temps que l'élection présidentielle, tous les cinq ans, contre quatre actuellement.

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