Turquie: arrestation et aveux du tueur présumé du Nouvel An à Istanbul

La police turque a arrêté lundi 16 janvier 2017 à Istanbul un homme suspecté d'avoir tué 39 personnes dans une discothèque de la ville la nuit du Nouvel An. Abdulkadir Masharipov, auteur présumé de ce massacre revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), a été retrouvé avec son fils de 4 ans, dans un appartement du quartier stambouliote d'Esenyurt, au cours d'une opération policière. Il a avoué et ses empruntes digitales coïncident.

Avec notre correspondant à IstanbulAlexandre Billette

La presse turque a rapidement diffusé les photos du suspect principal ; celles d'un homme confus, la chemise ensanglantée, le visage tuméfié, interpellé lundi soir dans un quartier de l’ouest d’Istanbul, alors qu’il était avec son fils de 4 ans dans l'appartement, où 197 000 dollars ont été retrouvés. Les médias annoncent ce mardi que la femme du tireur présumé avait été identifiée et arrêtée il y a moins d'une semaine.

La traque, elle, aura duré un peu plus de deux semaines. Total des opérations : 152 maisons perquisitionnées, 50 personnes en garde à vue. Plus de 1 000 policiers et enquêteurs étaient sur les traces du tueur de la discothèque Reina. Des opérations avaient été menées dans des appartements d’Istanbul, sans succès jusque-là. Une fois le suspect localisé, les forces de l'ordre ont attendu cinq jours pour pouvoir identifier d'éventuels complices. Quatre personnes, dont trois femmes, ont été arrêtées sur place.

Premier procès devant un tribunal pour un terroriste présumé de l'EI en Turquie

Abdulkadir Masharipov est un ressortissant ouzbek né en 1983 dans son pays. Il aurait été formé en Afghanistan et serait entré illégalement en Turquie. Selon plusieurs médias turcs, c’est une autre opération menée dimanche qui a permis son arrestation, dans un appartement qui aurait dû servir de cache pour le tireur, mais qu’il n'a pas pu utiliser en raison de la traque. Les arrestations confirment, estime le gouverneur, la piste qui avait été évoquée depuis l'attaque : une cellule de l'EI originaire d'Asie centrale.

La police a aussi annoncé une série d'opérations, toujours la nuit dernière, dans au moins cinq villes de Turquie, et la mise en garde à vue d'au moins cinq partisans présumés de l'EI directement liés au suspect. Ce dernier a pour sa part été conduit au sein d'un hôpital pour un examen de santé après son arrestation. Lors de sa garde à vue, il a avoué être l'auteur de la tuerie. Ses empruntes digitales ont également parlé. C’est la première fois en Turquie que l’auteur présumé d’un attentat attribué à l’EI est arrêté vivant et peut donc être jugé.

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