Après les récents attentats, la purge sans fin continue en Turquie

En Turquie, la saison des purges se poursuit dans l’administration, six mois après le coup d'Etat raté du 15 juillet. Les congédiés ont été si nombreux depuis l’été dernier qu’il est désormais difficile de tenir le compte. Au moins 110 000 personnes, peut-être davantage, auraient perdu leur emploi en raison de leur soutien supposé à l’imam Fethullah Gülen, le cerveau présumé du putsch. Mais les purges vont bien au-delà des sympathisants de l’imam, et visent également des institutions kurdes.

Avec notre correspondant à Istanbul,  Alexandre Billette

Le Parlement turc a prolongé l’état d’urgence pour trois mois mardi dernier, et c’est justement en vertu de cet état d’urgence que les nouveaux licenciements ont été prononcés.

Plus de 6 000 fonctionnaires des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé ont ainsi été renvoyés par décret paru au Journal officiel. On leur reproche d'avoir été liés au mouvement de Fethullah Gülen.

Sont notamment concernés plus de 2 500 policiers, alors que l’efficacité des services d’ordre et de renseignement est remise en cause après les deux attentats qui ont frappé la Turquie en moins d’une semaine (voir ici et ).

Mais ce ne sont pas seulement les sympathisants de M. Gülen qui ont été visés cette semaine : des institutions culturelles kurdes ont également été fermées par décret, comme l’Institut kurde d’Istanbul.

Tandis que deux autres maires kurdes ont été destitués vendredi, une cinquantaine de mairies sont désormais gérées par des administrateurs nommés par l’État, les anciens élus étant accusés de « soutenir » le terrorisme du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

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