Brexit: «dur» ou «propre», Theresa May devra choisir

La Première ministre britannique Theresa May doit dévoiler ce mardi à la mi-journée dans un discours très attendu sa vision des relations avec l'UE après le Brexit. Un plan qui a reçu le soutien enthousiaste du président élu américain Donald Trump. Elle a donné pour l'instant très peu de précision sur ses intentions même si Downing Street a orchestré hier, lundi, la fuite d'extrait du discours dans la presse.

Theresa May subit une intense pression pour aller au-delà des platitudes qu’elle répète depuis maintenant des mois, notamment que le « Brexit » ça veut dire le « Brexit » et qu’il sera de la couleur du drapeau britannique, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix.

Selon Downing Street, la dirigeante s’est fixé 12 objectifs de négociations avec Bruxelles et devrait confirmer qu’elle se dirige bien vers un « Brexit dur », ou bien cette fois « clair et net ». Elle doit l'annoncer devant un parterre de diplomates européens.

Theresa May pourrait donc annoncer un retrait clair et net à la fois du marché unique, de l’union douanière européenne et de la Cour européenne de justice dans le but de reprendre le contrôle des frontières du pays afin de maîtriser l’immigration et répondre ainsi au souhait de nombreux Britanniques ayant voté pour le Brexit. « Nous voulons un nouveau partenariat équitable, pas un statut de membre partiel ou associé de l'UE, qui nous laisserait à moitié dedans ou à moitié dehors », doit dire Theresa May.

Menaces sur l'unité du Royaume-Uni

Theresa May devra renégocier l’accès de son pays au marché européen, et pour le faire proprement, elle n’aura que deux ans pour définir un nouveau partenariat avec les 27 pays membres de l’Union européenne. Bruxelles ne lui fera pas de cadeau et à l’intérieur du Royaume-Uni les pro-Européens minoritaires en Angleterre, mais majoritaires en Ecosse et en Irlande du Nord, ne manqueront pas de faire entendre leur voix. L’unité du Royaume-Uni sera menacée par les Ecossais qui veulent organiser un nouveau référendum pour l’indépendance de leur territoire.

La sortie du marché unique, une crainte qui fait jouer le yoyo à la livre sterling, et une position que Londres sait contrer en réduisant l'impôt sur les sociétés, en se montrant plus compétitif, ou en trouvant d'autres partenaires, comme les Etats-Unis.

Les Etats-Unis, un partenaire de poids

Donald Trump a apporté à Theresa May un soutien de poids. Le président américain élu s'est empressé de proposer à Londres de conclure très rapidement un accord commercial juste et bon pour les deux parties, dès sa prise de fonction. Dès que Londres ne sera plus membre de l'Union, précise Theresa May qui sait que le Royaume-Uni ne peut s'engager si elle est encore membre de l'UE. Cependant, les discussions ne manqueront pas de s'engager d’ici quelques semaines dès la première visite de Theresa May à Washington.

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