Avec notre correspondante en Grèce, Charlotte Stiévenard
Dans le camp de Moria, sur l’île de Lesbos, cet Ivoirien de 27 ans dort depuis plusieurs jours dans une tente recouverte de neige, sans chauffage. Dans un message vocal, il décrit les conditions dans lesquelles il vit : « Moi, je vous dis, où on dort, il n'y a pas de chauffage, il n’y a rien. C’est nous qui avons payé du chauffage par nos propres moyens pour essayer de se chauffer avec ça dans notre tente ».
Dans une interview à la station de radio Real FM, le ministre grec adjoint à la Défense Dimitris Vitsas s’est défendu. Il explique que le gouvernement a été « pris au dépourvu ». Au contraire, le directeur d’Amnesty International Grèce, Iraklis Aktypis explique qu’une chercheuse de l’organisation, Lia Gogou, avait déjà constaté ces problèmes lors d’une visite en décembre : « Elle dit que la situation était assez claire à ses yeux, c’est-à-dire qu’on aurait pu anticiper la situation actuelle et on aurait pu prendre toutes les mesures nécessaires afin que ces gens là ne soient pas à ce moment dans cette situation inhumaine dans les îles grecques ».
Ces derniers jours, deux grandes tentes chauffées ont été installées pour que les familles puissent se mettre à l’abri. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés tente de reloger les personnes les plus vulnérables dans des hôtels. Et le gouvernement a décidé d’envoyer un bateau sur place qui servira de logement d’urgence.