Ramush Haradinaj avait été arrêté le 4 janvier à sa descente d'avion à l'aéroport de Bâle-Mulhouse en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par Belgrade en 2004. Les Serbes veulent juger cet ancien haut responsable de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, pour crimes de guerre commis sur des civils durant le conflit qui a déchiré l'ex-Yougoslavie à la fin des années 1990.
Selon les accusations de Belgrade, Ramush Haradinaj aurait fait subir des tortures, des traitements inhumains et des viols à des civils détenus illégalement. Jugé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), l’ancien chef de guerre a, à deux reprises, été acquitté.
Son arrestation en France a suscité un vif émoi au Kosovo où l'ancien Premier ministre dirige aujourd'hui un parti d'opposition. Le gouvernement de Pristina a salué sa libération comme un premier pas, mais il émet le souhait qu’il puisse rentrer rapidement au Kosovo. Car pour l’heure, il reste soumis à un contrôle judiciaire qui l'oblige à rester sur le territoire français, à demeurer à Strasbourg, où il doit pointer deux fois par semaine au commissariat.
Cette procédure risque de durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le temps que l'examen de sa demande d'extradition formulée par la Serbie soit examinée sur le fond. Or, la requête n’est pas encore parvenue au parquet général de Colmar.