Que faisait Anis Amri à 3h du matin sur la place qui jouxte la gare ferroviaire et la gare d'autobus de la commune de Sesto San Giovanni, à une demie heure de métro du centre de Milan ? Devait-il retrouver les membres d'un réseau terroriste local ? Cherchait-il à se procurer de nouveaux papiers pour quitter l'Europe? Attendait-il un bus pour le sud de l'Italie, l'Espagne, la Pologne ou l'Albanie ?
Les enquêteurs, et la presse italienne s'interrogent ce matin. Car si l'Italie n'a pas subi d'attentat terroriste jusqu'à maintenant, des réseaux de sympathisants jihadistes sont implantés sur son territoire et particulièrement dans la région.
Un magistrat qui s'exprime dans le quotidien La Stampa rappelle que dans les années 2000, une cellule terroriste d'al-Qaïda avec des liens vers Francfort, avait été démantelée dans cette ancienne commune ouvrière un peu désolée qui abrite aujourd'hui une importante communauté musulmane. On sait aussi que ces dernières années, une vingtaine de combattants italiens ont quitté cette région de la Lombardie, du nord de l'Italie, direction l'Irak ou la Syrie.
Anis Amri est pour l'instant considéré comme un loup solitaire, il avait passé quatre ans dans une prison sicilienne pour avoir incendié une école en 2011, il savait donc parler italien et cherchaient peut-être à rejoindre d'anciennes connaissances qui auraient pu l'aider dans sa cavale.
On apprend ce samedi à la mi-journée l'arrestation en Tunisie de trois personnes liées à Anis Amri, dont son neveu.