Malgré le soulagement général, la chancelière Angela Merkel précise que la menace terroriste reste très élevée. Elle promet donc des changements dans le dispositif de sécurité allemand.
Mercredi déjà, une partie du plan annoncé en août par le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière est entrée en vigueur, avec le renforcement de la vidéosurveillance dans les lieux publics.
Mais l'Allemagne peut-elle aller encore plus loin ? C'est ce que réclame la droite, notamment le CSU, allié conservateur d'Angela Merkel. Pourtant, certaines mesures, comme la vidéosurveillance justement, font débat dans le pays. Berlin s'y refuse et le marché de Noël, attaqué lundi, n'était pas équipé.
Critiques contre Angela Merkel
La politique migratoire de la chancelière est aussi concernée par ces critiques.
Jugée trop bienveillante à l'égard des réfugiés, elle a été sévèrement visée cette semaine, surtout par la droite populiste.
Anis Amri était connu des services de police pour sa radicalisation islamiste. Il avait déposé une demande d'asile rejetée en juin dernier sans être interpellé ni expulsé du territoire. La Tunisie a nié jusqu'à cette semaine qu'il était l'un de ses ressortissants, ce qui lui a permis de rester en Allemagne.
Depuis son arrivée dans le pays l'an dernier, le jeune homme avait circulé d'une région à l'autre en se faisant enregistrer sous différentes identités.
Plus d'expulsions
Conséquence de l'attaque du 19 décembre à Berlin, la chancelière a décidé d'accélérer les expulsions, indique notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux. Notamment vers les pays du Maghreb, dont les ressortissants sont presque toujours déboutés du droit d'asile. Depuis les agressions de la St Sylvestre l'année dernière, les autorités allemandes dénoncent le manque de collaboration de la part de la Tunisie.
L'Allemagne veut par ailleurs s'attaquer aux failles du système de surveillance liées au fédéralisme qui permettent à un suspect de se refaire une virginité de quelques mois en changeant tout simplement de land (région).
Angela Merkel joue là son avenir politique. La CDU a perdu 1,5 point dans les sondages depuis l'attentat, tandis que les populistes de l'Afd ont progressé de 2,5 points.