Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les 2 500 marchés de Noël en Allemagne sont-ils suffisamment protégés avec des obstacles contre des camions-béliers ? La vidéosurveillance est-elle suffisante ? Les compétences de la police et des services de renseignement doivent-elles être élargies ? « Ce n'est pas comme cela que nous allons garantir la sécurité de l'Allemagne », a dénoncé un responsable de la CDU, le parti d'Angela Merkel.
En somme, l'attentat du lundi 19 décembre a provoqué un nouveau débat sur la sécurité en Allemagne. Au sein du camp conservateur surtout, on plaide pour un dispositif plus dur. Les chrétiens-sociaux bavarois veulent remettre à plat les mesures actuelles. « On doit tout remettre à plat », « nous avons besoin d'une autorité de l'Etat forte », plaide Andreas Scheuer, secrétaire général du parti de la CSU bavaroise, allié de la chancelière.
La polémique prend également de l'ampleur dans la rue, manifestants et contre-manifestants se sont affrontés mercredi soir. Le parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD) avait appelé ses partisans à descendre dans la rue, les néo-nazis du FDP manifestaient aussi. En face : des protestataires qui dénonçaient toute récupération politique de l'attentat.
Vidéosurveillance étendue, recrutements dans la police
Pourtant, Berlin n'est pas resté inactif après les agressions sexuelles du 31 décembre dernier et les attentats de cet été. Le Conseil des ministres a adopté mercredi 21 décembre un projet de loi étendant la vidéosurveillance à un grand nombre de lieux publics. Les policiers pourront porter des mini-caméras. Une reconnaissance automatique des visages et des plaques d'immatriculation doit être possible.
Cet été, la création de milliers de postes pour la police et les renseignements généraux a été annoncée. De nouvelles propositions ont également été formulées : un bracelet électronique pour les individus ayant soutenu une organisation terroriste ou commis des violences contre la sécurité publique, ou bien le placement en prison de personnes ayant un profil comparable et devant être expulsées.
à (ré)écouter : l'invité du matin de RFI était l'ambassadeur d'Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut