Zara: les eurodéputés Verts dénoncent des pratiques d’optimisation fiscale

Le groupe espagnol Inditex, dont fait partie la chaîne de vêtements Zara, est accusé de ne pas payer suffisamment d’impôts. C’est ce qui ressort d’un rapport présenté jeudi 8 décembre au Parlement européen à Bruxelles par le groupe des Verts.

Avec notre bureau de Bruxelles,

Près de 600 millions d’euros : c’est le montant d’impôts que Zara et sa maison mère Inditex n’ont pas payé entre 2011 et 2014. Comment ? Grâce à de l’optimisation fiscale, une pratique tout à fait légale, mais moralement discutable selon les Verts. Philippe Lamberts, le co-président du groupe, détaille : « On pense à l’Irlande, aux Pays-Bas et à la Suisse, pour localiser là une très grosse partie du profit opérationnel du groupe. C'est un mécanisme de transfert de profits de pays à haute taxation vers des pays à basse taxation. »

Des carences dans la législation européenne

Pour la France, le manque à gagner est estimé à 76 millions d’euros sur la période. Zara et son fondateur Amancio Ortega Gaona, l’un des hommes les plus riches au monde, profitent en fait de carences dans la législation européenne. « Si nous disions, nous, Européens : "vous êtes une entreprise, et bien, le taux d’imposition chez nous, c’est 25 % de vos bénéfices, que vous soyez établi aux Pays-Bas, au Luxembourg, en France, en Allemagne ou n’importe quoi"... [Mais] qu’est-ce que je constate ? C’est que ce dossier est au congélateur, parce que les Etats n’en veulent pas », ajoute Philippe Lamberts.

Des Etats comme le Luxembourg, les Pays-Bas ou l’Irlande, qui ont beaucoup joué de leur fiscalité accommodante pour attirer les multinationales, ne veulent en effet pas vraiment d’un changement de règles. Or, en matière fiscale, il faut l’unanimité pour prendre une décision au niveau européen.

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