De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En fixant le cap des prochains mois et en rappelant qu’il ne pouvait y avoir la moindre négociation sans notification, Michel Barnier a accentué la pression sur Theresa May déjà aux prises avec un Parlement britannique en ébullition.
La dirigeante a d’ailleurs dû lâcher du lest face au mécontentement croissant engendré par le flou artistique qu’elle entretient depuis des mois sur sa stratégie de sortie. On se souvient de la petite phrase « le Brexit, ça veut dire le Brexit », répétée à l’envi par la Première ministre et qui a fini par lui valoir beaucoup de moqueries si bien que mardi 6 décembre Theresa May a dû trouver une autre parade en déclarant : « Ce que nous voulons c’est un Brexit rouge, blanc et bleu », les couleurs du drapeau britannique, et qui se veut une approche ferme des négociations du Brexit tout à l’avantage du Royaume Uni.
Mais ce message sybillin n’a pas suffi à convaincre, y compris en interne. Certains députés conservateurs ont même menacé de soutenir une motion de défiance déposée par les travaillistes. Le gouvernement a donc fait un geste : il a promis de dévoiler prochainement un plan pour le Brexit sans attendre d’invoquer l’article 50. Cela dit, Downing Street s’est bien gardé de préciser si ce plan sera détaillé ou tiendra sur un post-it et surtout le gouvernement demande en échange que le Parlement accepte de déclencher l’article 50 d’ici la fin mars comme le veut Theresa May.
Tout cela doit être débattu ce mercredi 7 décembre à Westminster et se terminera par un vote non contraignant mais hautement symbolique.