Matteo Renzi a obtenu quelques jours de sursis. Le président de la République italienne Sergio Mattarella lui a demandé de reporter sa décision jusqu'au vote définitif de la loi de finances 2017, approuvée par la chambre des députés, mais qui doit être encore validée par le Sénat. Il pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine.
« Cela ne change pas sur le fond la décision de Matteo Renzi », prévient Alessandro Giacone, maître de conférences à l’université de Grenoble-Alpes et spécialiste de la politique italienne. Le président du Conseil avait annoncé sa démission avant même que les résultats officiels du référendum constitutionnel soient connus. « Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là », avait-il déclaré.
→ (RE)LIRE : Matteo Renzi, ascension et chute d'un homme trop pressé
Dès que le budget 2017 sera définitivement adopté, le président de la République devrait appeler une autre personnalité pour former un nouveau gouvernement. « La doctrine veut qu’à chaque fois qu’il y a une démission d’un gouvernement, le chef de l’Etat essaie toujours de former un nouveau gouvernement », rappelle Alessandro Giacone. Il pourrait alors s’agir d’un gouvernement « technique », chargé principalement de réformer la loi électorale. L’Italicum, voté en mai dernier, n’avait pas prévu la victoire du « non » au référendum. Il faut donc définir un nouveau mode d’élection pour les sénateurs.
L’actuel ministre des Finances Pier Carlo Padoan ou encore le président du Sénat Pietro Grasso pourrait diriger ce gouvernement. La Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles qui ont appelé à voter « non » réclament une dissolution immédiate du Parlement. Les sondages donnent le mouvement de Beppe Grillo gagnant si le vote avait lieu aujourd’hui. Mais sans surprise, les autres partis politiques préfèrent attendre la nouvelle réforme électorale.