Avec notre envoyée spéciale à Rome, Béatrice Leveillé et notre correspondante sur place, Anne Le Nir
Visiblement, les Italiens sont très mobilisés puisqu'à 20h, le taux de participation était de 57,2%, selon les chiffres officiels. Or, les bureaux resteront ouverts jusqu'à 23h. On observe que c'est la région d'Emilie-Romagne, plutôt satisfaite de Renzi, qui bat tous les records en terme de participation, tandis que la mobilisation la plus faible est en Calabre, région du sud parmi les plus défavorisées du pays.
Ce qui est intéressant aussi, c'est que l'on constate que ce scrutin n'est pas uniquement un match pour ou contre Renzi. En discutant avec des citoyens de tous bords, on note qu'ils tiennent à exprimer leur opinion sur le contenu, le sens de la réforme. Pour certains, elle incarne un grand symbole de changement et laisse espérer davantage de stabilité politique. Pour d'autres, elle dénature trop la Constitution, rédigée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et qui représente un garde-fou contre le fascisme, notamment grâce au bicaméralisme intégral. Or si le oui gagne, ce système sera supprimé.
En attendant la fin du suspense, à Rome, dans le centre historique de la ville, le vote s'est déroulé tranquillement. A midi, l’affluence était de 12%.
A la sortie d’un bureau de vote près du panthéon, les « oui » et les « non » semblent s’équilibrer. Certains soutiennent les réformes de Matteo Renzi, qui, selon un vieil homme, est « le premier à oser faire quelque chose pour le pays ». Tandis que d’autres votent « non » justement pour chasser du pouvoir le chef du gouvernement italien.
Les premières estimations issues des sondages de sortie des urnes sont attendues à la clôture du vote et les résultats dans la nuit. A noter que les quatre millions d’Italiens de l’étranger ont déjà voté par courrier à cette réforme constitutionnelle complexe, qui prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l'équivalent des départements français.