Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Le Parlement turc a officiellement retiré de l'agenda parlementairele projet de loi controversé, visiblement mal rédigé et mal préparé.
Mais il pourrait bien revenir sous une autre forme et attiser à nouveau les tensions, selon la militante féministe et journaliste Mehves Evin. « Ça pourrait être un point de rupture : je pense que les femmes redescendront dans la rue et ce sera encore plus tendu s'ils décident de relancer le projet de loi. Je ne sais pas quand ils vont ramener ça sur le tapis, pour le moment ils vont laisser retomber la poussière un peu, mais le projet de loi va rester. Ils vont de toute façon trouver un moyen d'amnistier certains coupables d'agressions sexuelles », se désole-t-elle.
Le projet de loi visait surtout à légitimer les mariages religieux lorsque l'épouse est mineure, ce qui est considéré comme une agression sexuelle selon la loi turque aujourd'hui. Quatre mille couples sont concernés par le projet de loi retiré, selon Recep Tayyip Erdogan qui a promis de « ne pas abandonner » ces couples, victimes selon lui d'une injustice.